La soirée n’avait absolument pas pris la tournure que tu avais prévu mais c’est à ton plus grand bonheur. Il a fallu d’un déclic pour Raphaël, comprendre que finalement, c’est toi qu’il aime. La jalousie l’a poussé vers toi et enfin, vous exprimer librement vos sentiments. Mais vous aviez tous les deux envie de vous retrouver en privé. Sans parler forcément de sexe, un peu d’intimité dans un tel moment ne peut qu’être apprécier. Tu n’avais pas envie de partager ces effluves d’amour avec des inconnu-e-s bourré-e-s.

Tu avais ramené avec ta voiture l’homme que tu aimes jusqu’à chez toi. “C’est en bordel mais je n’avais pas prévu de ramener quelqu’un ce soir.” Tu préviens avant d’ouvrir la porte sur un appartement ou la paperasse du boulot traîne partout sur le bureau et le sol, ou les objets occultes et autres accessoires de magie s'entassent dans un coin du salon. Le sourire sur tes lèvres ne s’efface plus depuis le premier baiser que Raph et toi avez partagé. “Je peux t’offrir quelque chose à boire ?” Tu demandes au brun avec toi, passant ta main dans ses cheveux avant de déposer un baiser sur ses lèvres, doux et aimant, simple, juste pour te rappeler du goût merveilleux de sa bouche. Tes doigts enlacés dans les siens, vous vous dirigez ensemble vers la cuisine. Le frigo ouvert, tu te rends compte qu’il n’y a pas grand chose ni à boire, ni à manger. Tu as plutôt l’habitude de sortir pour te restaurer, ou commander. Ou alors, tu oublies de manger, économisant pour tout ce que tu achètes pour la magie. “Bière ?” Tu proposes, remarquant deux bouteilles au fond du frigo.

Jamais tu n’aurais pu imaginer un jour que cela se passerait ainsi. Jamais tu n’aurais pu imaginer réagir ainsi, laisser ta jalousie s’exprimer ainsi, au point ou t’en avais perdu le contrôle de ta magie. Mais c’était plus fort que toi, tout l’amour que tu portais pour Cosmo s’était libéré d’un seul coup, comme l’explosion d’une étoile. Mais désormais c’était lui ton étoile, ton soleil qui réchauffe ton cœur et t’illumine.
À partir de cette soirée où tout avait basculé, vous vivrez votre amour au grand jour, librement. Il était tout pour moi plus jamais tu ne laisserais quiconque s’en prendre à lui ou autre chose. Tu l’aimais, ça se voyait vu la façon dont tu le regardais, comment tu faisais attention à chaque détail pour qu’il soit bien, à l’aise, heureux.

Cosmo t’avait ramené chez lui avec sa voiture et te prévenait du bordel que ça allait être, mais tu n’en avais que faire. Le principal c’était d’être à ses côtés, seul à seul pour partager un simple moment d’intimité entre deux êtres qui s’aiment plus que tout. « Mais je m’en fiche Cosmo, c’est toi le principal. » En rentrant, tu voyais toutes ses affaires de boulot et de magie qui s’entassait et se mélangeait comme si la magie était également son travail. Il avait toujours été comme ça, tu n’es pas surpris, mais cela te faisait du bien de voir qu’il n’avait pas changé.
Cosmo passait sa main dans tes cheveux, déposant un baiser sur tes lèvres, un baiser que tu continuas pendant quelques secondes. Il te demandait si tu voulais boire quelque chose, et bien sûr que tu acceptas. « Avec plaisir, je te suis. » Main dans la main, il te traîna jusque dans la cuisine, regardant s’il y avait quelque chose à boire. Toi tu ne faisais attention à rien, tu le regardais simplement, toujours avec les yeux humides que tu n’arrivais pas à sécher, tu n’arrivais pas à réaliser.

« Va pour une bière ! » Une bière à la main chacun, vous trinquiez et buviez la première gorgée. Tu posas pour quelques instants la bouteille pour te rapprocher de l’homme que tu aimais. « Tu sais Cosmo, jamais je n’aurai pu imaginer un instant que ça puisse se passer ainsi... Toi et moi, ensemble... Je n’arrive pas à réaliser que ce soit vrai, et non plus comment j’ai réagis, ça aurait pu mal tourné. » Tu te rapprochas encore plus et enroula tes bras autour de lui, déposant ton front contre le sien, puis un baiser sur ses lèvres.

Emmener Raphaël chez toi est la preuve qu’il est spécial à tes yeux. Jamais personne ne vient ici. C’est ton antre et rare sont ceux qui entre ici. En fait, tu ne te souviens même pas qui est la dernière personne à être venu. Simplement parce que tu n’aimes pas qu’on vienne chez toi, c’est ton univers et tu ne veux pas le partager. Mais Raph, ça ne te dérange pas, ça te fait même plaisir. Ça fait bien longtemps que tu rêves de le voir ici. Tu es tout de même gêné par l’allure de l’appartement mais heureusement, il n’en tient pas rigueur.

Main dans la main, tu l’entraines avec toi jusqu’à la cuisine pour choisir une boisson. Il n’y a pas grand chose dans ton frigo alors tu proposes des bières. Ses yeux sont humides quand tu lui tends sa bière et vous trinquez ensemble avant de boire. Vos sourires ne quittent pas vos visages, le bonheur d’enfin vous trouvez planant dans la pièce. Raph pose sa bière et tu l’imites. Ses mots sont sincères et touchants, tu ne sais même pas quoi répondre. Au lieu de ça, tu te penches pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres. Ta main se pose sur sa joue et tu essuies l’humidité de ses yeux de ton pouce lorsque tu recules pour le regarder. “Tout c’est bien passé alors ne t’en fais.” Tu dis simplement. Tu passes tes bras autour de sa taille pour le tenir contre toi. “C’était pourtant une évidence qu’on finirait ensemble.” Tu dis bien que tu doutais de votre futur. Des années qu’il trône dans ton esprit, que tu es conscient de votre amour mais le temps n’a pas été doux avec vous. Mais maintenant, vous vous aimez. “Viens.” Tu dis en l’emmenant jusqu’au salon pour vous installer dans le canapé. "Raconte-moi des choses sur toi..” Tu demandes parce que depuis le temps, vous avez des tonnes d'anecdotes à rattraper.

Ambiance en demi-teinte pour toi, entre la légèreté des sentiments qui planent dans cette pièce et la tristesse du temps perdu sans lui. Pourtant, comme il te le disait si bien, ce n’était qu’une évidence vous deux. Rien à tes yeux n’avaient autant compté que lui, tes histoires passées, tes rencontres. Finalement c’étaient ses yeux que tu voulais voir tous les matins en te réveillant. Il fallait désormais faire abstraction du temps perdu et profité du temps qu’ils vous restaient.
Le contact de sa peau te faisait frissonner et petit à petit tu craquais émotionnellement, des larmes coulant sur ton visage marqué par tout ce qui se passait depuis le début de cette soirée. Il fallait que tu te reprennes, que tu arrêtes de te lamenter sur le passé, avancer main dans la main avec Cosmo qui était là, près de toi, pour toi, à toi.

Ce tendre baiser avec lui te fit sourire naturellement et il essuya alors tes larmes avec ses doigts que tu venais légèrement pousser de ton visage pour prolonger le contact avec eux. Cosmo recula légèrement, essayant de te rassurer. Il te prit par la taille alors que tu enroulas tes bras autour de son cou. « Oui, tu as raison... » Forcément qu’il avait raison, tu en étais conscient maintenant. Cosmo te tira alors vers le salon pour vous asseoir tranquillement l’un a côté de l’autre. Il est vrai que cela faisait longtemps que vous ne vous êtes pas vu, tout c’était accéléré et pourtant tu ne savais pas ce qu’il était devenu. Il te demanda alors en premier des nouvelles. Mais que dire à part la morosité et la banalité de ce que tu étais devenu.

« Oh tu sais... J’enseigne le Français au Whitemore College. Pour être sincère, ma vie n’est pas passionnante... » En réalité, tu avais évolué sur un point, la magie. Depuis cinq années que tu étais ici, tu t’étais énormément entraîné notamment sur la magie de l’expression qui t’intriguait au plus haut point. Mais tu savais que les thaumaturges avaient du mal avec celle-ci, qui la bannissait. Mais tu n’osais pas lui en parler alors que tu sais pertinemment que la magie anime Cosmo jusqu’au bout des orteils. « Parle-moi de toi un peu, dis-moi tout. » Dis-tu en faisant glisser une main sur sa cuisse et l’autre derrière son cou pour pouvoir t’installer tout contre lui.