En toutes ces années ensemble, vous avez appris à vous réinventer souvent pour surprendre l’autre. L’amour ne meurt pas mais la routine peut parfois être pesante dans un couple. Mais pas entre vous, chaque jour est nouveau, chaque sentiment est plus puissant au fil du temps et vous vous comblez du moindre gestes fait pour l’un ou pour l’autre. Aujourd’hui fête vos 230 ans de mariage et ce n’est pas un anniversaire que vous prenez à la légère. Chaque preuve de votre éternel amour est à notifier. Azaline n’est pas encore rentrée au manoir et tu en profites pour préparer ce repas annuel que vous partagez rien que tous les deux. Tu as déjà demandé aux enfants de ne pas être là ce soir, sans donner les détails de ce qu’iels ne voudraient pas entendre.

Un repas dit “humain” chauffe dans la cuisine mais c’est simplement une mise en scène. Ce qui vous intéresse plutôt, ce sont les veines fraîches qui attendent gentiment dans la pièce où vous allez dîner. Hypnotisé-e-s, iels ne savent pas encore que dans quelques heures, leur vie se terminera sous vos crocs assoiffés. Tu n’es pas du genre romantique, ni attendrissant, sauf lorsqu’il sagit de ta femme que tu veux cherrir jusqu’à l’éternité. Les roues de la voiture se font entendre par ton ouïe surdéveloppée et tu te rends en vitesse devant la porte, sourire aux lèvres pour accueillir ta bien-aimée. “Ma merveille, je t’attendais.” Tu dis simplement alors que tu tends la main pour l'accueillir. Tes doigts placent ses cheveux derrière son oreille alors que tu observes la beauté de ta femme. Chaque jour, tu remercies le ciel de l’avoir mise sur ton chemin. Elle a donné un sens à ta vie, et à ta mort aussi. Doucement, tu te penches pour déposer tes lèvres sur les siennes pour un baiser aussi passionné que tendre. “Les dîners t’attendent.” Tu murmures alors que vos lèvres se séparent. La tirant avec toi à l’intérieur, vous rejoignez la grande salle à manger ou la table et les bougies sont déjà en place. Assis tout autour, six humains attendent que leur heure sonne. “On commence par qui ?” Évidemment, tu prends toujours soin de choisir des personnes qu’elle adorerait dévorer. Des personnes qu’en tant qu’humain, vous auriez détesté.

Du haut de mes talons aiguilles, de ma robe noire serrée et qui mettait en valeur mes formes, je franchissais à peine la seuil de la porte que mon magnifique amant se présentait vers moi. Une main tendue à ma direction, il me proposait d'entrer. Je souriais rien qu'à l'écoute de cet adorable surnom qui me rappelait au combien nous étions devenus inséparables depuis des siècles. La moindre de ses petites intentions, même celle de remettre une mèche de cheveux derrière mon arrière me rendait un peu plus amoureuse de lui. Un regard qui le suppliait presque de m'embrasser, il était devenu mon addiction, mon oxygène, ma morphine... Il était tout et même une partie de moi-même. Il déposait ses lèvres contre les miennes et le monde entier pouvait s'effondrer, je ne m'en rendrais pas compte. C'était de ça dont j'avais besoin, sans aucune hésitation, c'était de lui.

A son murmure, je souriais malicieusement, hâte de voir ce qu'il nous avait préparée. « Je suis affamée... Ca tombe bien ! » Je le suivais volontiers et je ne pouvais cacher mon excitation et ma faim quand on entrait dans la salle avec 6 humains qui n'attendaient que d'être dévorés. Je m'avançais vers lui, passant mon ongle sur le long de son visage, face à son visage, je l'admirais juste un instant, rapprochant mes lèvres contre les siennes. « Huuuum... Monsieur Valin... Vous êtes presque plus appétissant que toutes ses gentilles marionnettes ! » En vitesse vampirique, je me rapprochais d'un homme dont je passais lentement un doigt sur son cou, tandis que son cœur accélérait. Lentement du bout de mon ongle, je lui ouvrais juste de quoi récupérer quelques gouttes. « Tu sais ce qu'il va t'arriver n'est-ce pas ? » Une larme perlée sur sa joue et je me tournais vers mon cher et tendre, bien trop amusée de la situation.

« Oh... Tu as trouvé un peureux intelligent, mes préférés après les humains à forme ! » Je ricanais alors que dans un regard assuré, je disais « Tu ne peux dire que la vérité, tu dois écouter tout mes ordres ! » Il répétait mes mots, je m'en lassais jamais. Comme c'était satisfait de manipuler des êtres comme eux, aussi immondes étaient-ils. « Je le veux pour le dessert, lui. Si j'arrive à tenir jusqu'ici... A ne pas t'attaquer avant lui. » annonçais-je en accrochant un regard brûlant avec mon amant. Je tournais autour des autres victimes, m'amusant un peu de la situation. « Qui est ton humain préféré ? »  

Tu ne pouvais qu’admirer la beauté de ta femme, qui, au fil des années, devenait de plus en plus belle à tes yeux. Si beaucoup avaient pu penser que vous vous lasseriez l’un de l’autre, vous prouvez au monde entier que le temps ne tue pas l’amour tant qu’on l’entretient correctement. Et on peut dire que vous êtes perfectionniste en la matière. Pas une seule fois en toutes ces années tu n’as pensé à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle est l’unique objet de ton éternel amour. Alors cette soirée se devait spéciale bien que ressemblante à d’autres. Mais votre anniversaire de mariage avait toujours une autre saveur. Son doigt passe sur ton visage alors que vous venez d’entrer dans la salle à manger. Tu poses simplement tes mains sur ses hanches, souriant à ses mots, ne relevant pas encore ses dires.

Elle quitte ta chaleur pour trouver l’un des humains debout au fond de la salle, attendant sa sentence. Tu souris en l’observant torturer le pauvre mental du jeune homme. Elle prend toujours un malin plaisir à leur faire peur et tu te délectes de la terreur qui se lit dans les yeux des futurs morts. “Je connais tes goûts.” Tu ajoutes aux mots de ta femme, heureuse d’avoir ce qu’elle aime à se mettre sous la dent. “Tu aimes tellement jouer avec la nourriture.” Tu ris en te rapprochant des six humains, observant Azaline tourner autour d’eux. Tu en avais en effet choisi une pour toi. Des jours qu’elle te tapait dans l’oeil en passant plusieurs fois devant votre entreprise de pompe funèbre. Alors tu t’approches de cette humaine, et tu te places derrière son dos, décalant ses cheveux pour venir humer son parfum, ton nez dans son cou. Tu sens même le frisson qui parcourt son corps. “Celle là est la pureté incarnée.” Jeune, blonde, innocente, elle n’a encore rien vu de la vie et elle ne verra rien d’autre. “Délicieuse.” Tu murmures près de son oreille avant de te tourner devant elle pour que vos yeux se rencontrent. “Dis moi, a qui voudrais-tu dire au revoir en premier ?” Tu demandes à l’humaine, curieux de connaître la personne la plus importante à ses yeux. “Ma maman..” Elle sanglotte pour te répondre sans en avoir le choix. Tu ris en t’éloignant, levant les yeux au ciel à cette réponse que tu entends bien trop souvent. “Je ne manquerai pas de lui dire.” Tu te moques en attrapant les hanches de ta femme.

“Les humains sont si prévisibles.” Tu ris en te penchant vers la bouche de ta douceur. Tu attrapes entre tes dents sa lèvre inférieur, passant ainsi ta langue, jouant de vos envies et de votre faim. “Moi je ne résiste pas à vous attaquer, Mme Valin.” Tu dis en attrapant finialement ses lèvres entre les tiennes, un baiser plus qu’envieux, langoureux, amoureux. Tu attrapes l’arrière de ses cuisses pour passer ses jambes autour de toi tandis que vos bouches ne se séparent plus. Pas besoin de reprendre son souffle lorsqu’on est un vampire. Tu poses ta femme sur la table, tes deux mains remontant le long de son corps avant de quitter sa bouche. En une micro seconde, tu as quitter ta femme, le temps d’aller cherche l’un des humains. “C’est l’heure de l’apéro.” Tu annonces, un sourire sur le visage en plançant l’humain entre vos deux corps. Tes yeux s’injectent de sang et tu ne perds plus une seconde avant de planter tes crocs dans la chair brûlante de votre future victime.