.01 - I love you, baby girl. - Mom.

Adele,
Je comprends que tu te poses des questions et c'est tout à fait normal. Qui suis-je ? Pourquoi m'a-t-on abandonnée ? Des questions légitimes pour ta condition.
J'espère que tu as été adoptée et élevée dans l'amour et la tendresse, dans la sécurité et l'épanouissement que je ne pouvais t'offrir.
A toutes tes questions que tu te poses ; je suis désolé mais ne me cherche pas. Ce n'est pas par pur égoïsme mais pour toi.

Saches également que Adele, si l'on t'a gardé ce prénom, est un héritage de ta grand-mère maternelle, ma maman, une femme charmante et aussi attachante que chiante, haha.

Je t'aime, mon bébé.

- Maman.

Elle tremble, Adele. Lire les quelques mots que sa propre génitrice lui a écrit la bouleverse. Encore plus quand elle n'avait même pas conscience de l'existence même de ce bout de papier. Les cartons, tout autours d'elle, sont ouverts et prêt à être remplis. La jeune demoiselle, quant à elle, reste assise au milieu de sa chambre , toute de rose et de blanc, le papier en main et les larmes qui s'évadent. Sa famille, les Goldschmidt, ne lui ont jamais caché qu'elle a été adoptée. En revanche, ils se sont bien tenu de lui apprendre que sa propre mère lui avait laissé un mot. Elle se sent quelque peu insulté, trahi. Sa mère, adoptive, une journaliste aux faits criminels de Edmonton, a toujours été une femme particulièrement franche aussi bien sur ses papiers écrits que dans la réalité de sa vie personnelle. Son père, adoptif également, est un médecin de renom et l'honnêteté est son mot d'ordre. Alors, oui, elle s'est sentie vraiment trahi. Entendant des pas se rapprocher de sa chambre, la blonde vient fripper la lettre en boule et la caler dans la poche arrière de son jeans en se relevant. L'air de rien, elle recale une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Tiens, un autre carton qui était dans le grenier. Je crois que ce sont tes vieux jouets. » Une femme, élancée, dont l'âge se lisait aisément sur les rides naissantes, se tenait au bas de sa porte, un carton dans les mains. Adele opine en se mordillant fâcheusement la lèvres inférieure, signe qu'elle ne se sent pas à l'aise. Tout du moins, signe dans cette situation. « Tu y arrives ? » Demande sa mère en déposant le carton sur le lit de la jeune femme. Elle regarde ensuite le carton ouvert aux pieds d'Adele. « Où tu l'as trouvé ce carton ? » La mère de famille cache son inquiétude mais tout se lit dans son regard. Adele hausse les épaules et fini par dénoncer sans gêne son père. Maman ne voulait pas du tout qu'elle le trouve, à priori. « Je peux le reprendre ? Il n'y a rien pour toi dedans ; il a dû faire une erreur. » Adele opine, en silence, regardant alors sa mère le prendre sans vraiment attendre son aval. Dans cette famille, c'est la maman qui a la couronne sur les décisions. Elle s'efface de sa chambre, laissant l'orpheline seule à nouveau au milieu de cartons. Adele soupire. Adele réfléchit.

La vue défile. Assise à l'arrière d'un taxi, elle voit la ville s'offrir à elle. Le téléphone sonne, elle le prend entre ses mains et décroche. La voix de sa mère se fait entendre. « Tu es bientôt au campus ? La ville de Californie est à ton goût ? » Adele observe le paysage se figer tandis que la voiture s'arrête à un feu rouge. Elle dégluti, se préparant à mentir. « Génial. J'arrive dans quelques minutes, je pense. » La voiture repart en même temps que sa mère relance une discussion sur la vie universitaire, loin de sa ville. Faire attention à ça, et puis à ça aussi. Adele ne fait qu'acquiescer par des petites affirmations à l'intention de sa maman inquiète. Elle n'a pas dit à sa famille qu'elle n'allait pas au campus qu'elle avait dit, ni en Californie, pour le coup, d'ailleurs. Elle a préférée ne rien leur dire. Ne pas leur dire où elle va passer les trois années d'études. Alors que sa maman continue de blablater à l'autre bout du fil, Adele aperçoit un panneau indiquant qu'elle est le bienvenu à Mystic Falls. La voici, dans cette ville, là où la lettre semble avoir été écrite. Très étrange puisqu'on lui a toujours dit qu'elle venait d'Allemagne. Ceci était même inscrit sur son acte de naissance. Elle comprend pas trop, Adele et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle est ici. Cependant, elle ne sait pas que cette ville porte bien son nom.

Une année s'est écoulée depuis sa venue en ville. Adele se réveille comme tous les matins dans son lit, dans une chambre un peu petite. Elle titube, encore dans les vapes. Vêtue d'une petite culotte et d'un débardeur gris, les cheveux en pétard et le mascara coulant, elle se dirige en dehors de cette pièce. La porte ouverte, la blondinette se retrouve nez-à-nez avec une autre personne, assise sur le canapé, une manette entre les mains. « Dur le réveil ? » demande cette personne, sa colocataire. Adele opine, une main contre son oeil glissant sur sa tempe. La veille, elle n'a pas vraiment fait la fête, la gamine. La veille, elle était plutôt dans un genre de soirée barbant, avec un homme, brun, au charme aussi ténébreux qu'il ne l'étais réellement. Tout reste, néanmoins, assez flou, comme si elle était totalement bourrée cette nuit-là. Hier soir, elle était, Adele, le cou offert à une paire de canines pointues, aiguisées. Elle s'en souvient de ça et pourtant, elle n'a pas peur, elle ne le dit pas, comme si c'était normal et en même temps un secret, à la fois un rêve et un cauchemar. Son esprit est troublé mais pour Adele, c'est normal. Elle sait, c'est un vampire, ils 'appelle Elijah Mickaelson. Elle sait tout ça néanmoins c'est comme si tout n'était qu'un cauchemar et, la réalité. Ce n'est pas sa première fois, de lui offrir sa nuque en guise de repas. Pourtant, si son colocataire lui parle de vampires, elle en rirait et le prendrait pour un demeuré, alors que au fond, les images sont réelles et elle le sait.
Trop étrange.

Adele a vécue en Allemagne, adoptée par un couple de là-bas. Papa en a des origines, pas maman. ○ Elle a deux cadets adoptifs ; un petit-frère et une petite soeur. ○ Ils ont déménagés pour le Canada quand elle avait treize ans. ○ Adele parle alors couramment l'anglais et l'allemand. ○ Depuis toute petite, élevée dans l'amour et le respect, elle est amatrice de l'école et des livres. Alors, à dix-huit ans, elle entre à l'Université et entame trois années d'études en langues étrangères. ○ Elle parle donc, avec quelques lacunes sur des mots poussés, le français et le grecque. ○ Adele travaille comme barmaid, cependant, son caractère de timide lui vaut parfois des remarques désobligeantes de ces clients. La croyant trop froide. ○ Poche de sang personnelle de Elijah, une parmi les autres, hypnotisée, quand elle ne le voit pas, elle ne sait pas que les vampires existent. Quand elle le voit, elle change complètement ; entre dans la transe qu'il a lui-même implantée en elle ; une fille docile, aimante d'offrir son sang. Elle prend les soirées en sa compagnie pour des rêves trop réalistes. ○ Jeune femme douce, altruiste, intellectuelle et rêveuse, Adele est aussi une femme au caractère de rancunière et vengeuse.  ○  Adele aime tout particulièrement les romans classiques comme Les Hauts de Hurlevent ou Madame de Bovary par exemple. Même si elle est quelque peu friande des romans actuels portant sur les crimes et sur l'érotisme. ○ Fascinée par l'ésotérisme, elle a une tête de lit en tissu avec une demi-lune et un demi-soleil.